1719 : Jean-Pierre de Pontet, officier du Roi à Bordeaux, fait partie des pionniers planteurs du Médoc. Il choisit la Lande de Perganson pour y planter ses vignes. 300 ans plus tard, les vignobles du Médoc sont devenus des légendes. L’ancien château, emporté par les tumultes de l’histoire est tombé en ruine, mais son terroir est resté un joyau… C’est pourquoi Château Larose Perganson a perduré en tant que cru : il a gardé son âme. Une âme de pionnier, rebelle et innovante, qui au fil des opportunités, des expériences de vinification, s’affranchit des codes et ose : ces micro-cuvées, ces vins innovants, ces cépages inédits, ces assemblages osés… Sont le produit de son étonnante histoire.
Au début du XVIIIè siècle, l’Angleterre a soif de French clarets. Il faut développer le vignoble bordelais, trouver de nouvelles terres : le Médoc devient le “far west” vers lequel se tournent les ambitieux. Jean-Pierre de Pontet, officier du Roi à Bordeaux, fait partie des pionniers qui croient au potentiel du Médoc. Lors d’une vente aux enchères en 1719, il choisit la Lande de Perganson, sur la plus ancienne nappe de graves Médocaine, pour y fonder son domaine. C’est le début d’une histoire mouvementée pour cette terre où se succèderont les héritiers, les châteaux, et même les expériences laitières d’un millionaire russe.
Jean-Pierre de Pontet fut un rassembleur de vignes, qui multiplia les achats avisés pour étendre ses propriétés durant près de 30 ans aux alentours de Pauillac. Il est également le fondateur de Pontet-Canet. En 1742, on retrouve la première cotation des grands vins de Perganson “Pontet-Perganson” par le bureau de courtage Lawton. Son cours le place ensuite régulièrement au niveau des futurs 5èmes crus classés.
Le domaine est prospère et réputé et prend le nom de “Larose Perganson” au milieu du XIXè siècle, lorsque Henry Delaroze en hérite, de même que du tènement voisin de Trintaudon qui donne alors naissance à un cru séparé. Son successeur, le Comte Ernest de Lahens misera fortement sur Trintaudon, y faisant construire un deuxième château, emblème de ses domaines. Perganson se fait plus discret, mais incarne l’histoire et ne perd rien de son prestige.
La fin du XIXè siècle et la période de la Première Guerre sont une catastrophe pour tous les châteaux du Médoc en raison de la crise du phylloxera, et Perganson n’y échappe pas… Mais tandis que les autres se relèvent lentement à partir de 1918, le château Larose Perganson fait une “mauvaise rencontre” : le Comte Tchernoff. Aristocrate russe exilé, marié à une riche américaine, il détonne dans le Médoc et décide de faire de Perganson le fer de lance d’un nouvel avenir : l’industrie laitière !
Le château est remanié, ses chais transformés à grands frais en laiterie ultra-moderne, avec cuves en acier, wagons-citernes, tracteurs derniers cri, et ses vignes en pâtures. Mais ce terroir si miraculeux pour la vigne est trop pauvre pour l’herbe, qui n’y pousse pas, les vaches n’ont pas de lait, et l’échec est fracassant : l’affaire fait faillite le domaine est vendu au tribunal, au plus offrant.
En 1935 pour faire face à la crise persistante, le gouvernement subventionne l’arrachage des vignes du Médoc. Le domaine, alors entre les mains d’un propriétaire espagnol, Jaime de Artega Falguerra, est à l’abandon.Le Château Perganson est démantelé en plusieurs temps, d’abord de ses ornements, puis de ses pierres. Dès 1945, il n’en reste plus que quelques ruines.
Les propriétaires suivants, et notamment la famille Forner, qui replantera les vignes dans les années 1970, centrent leurs efforts commerciaux sur le château Trintaudon resté debout. Cependant le terroir de Perganson est resté une pépite remarquable, qui mérite toujours d’exprimer sa personnalité : le Château Larose-Perganson est toujours vinifié et mis en bouteille, en petites quantités, pour la plus grande joie des amateurs.
En 1986, le groupe Allianz, rachètent le domaine devenu l’un des plus grands vignobles du Médoc par sa superficie et sa production. Une gestion réfléchie pour le long terme est mise en place, faisant du vignoble un pionnier de la gestion responsable et du respect de l’environnement.
En hommage au visionnaire Pierre de Pontet, le domaine Perganson a gardé son identité propre, son terroir singulier. Premier né, il incarne aussi la vision d’avenir la plus audacieuse. Au sein du groupe des Vignobles de Larose, il est devenu un laboratoire, un territoire de prospective, en hommage à la Terre, en hommage à l’Histoire. On y perpétue le souvenir du Château Larose Perganson, ce Haut-Médoc d’exception né en 1719, qui inspire aujourd’hui une gamme de vins visionnaires, créatifs et éphémères.